“Harmoniser les enseignes afin d’améliorer le cadre de vie et de lutter contre les nuisances visuelles”… un noble objectif qui risque pourtant de mettre en péril l’avenir de nos commerces de proximité. Depuis juillet 2018, toutes les enseignes, de l’hypermarché au plus petit commerce local, doivent se conformer à une même règlementation nationale qui veille à leur harmonisation – sous peine d’une astreinte de 208,17 euros par jour. Une facture invraisemblable pour des commerces de proximité qui connaissent déjà souvent de grandes difficultés… et sans lesquels nos centres-villes risqueraient de mourir. Du moins si cette réglementation venait à être appliquée strictement – et nul doute qu’elle le sera.

J’ai donc, au nom de l’Associations des Maires de Vaucluse, décidé d’écrire à Monsieur le Préfet de Vaucluse pour témoigner de notre inquiétude et demander un infléchissement de la règlementation actuelle (voir courrier ci dessous).

Une pétition est également accessible en ligne, elle attend votre signature.

Pour sauver nos commerces de proximité, pour défendre la ruralité, nous avons besoin de tous les soutiens. Je compte sur chacun pour partager cette information, signer la pétition et peser ainsi sur les pouvoirs publics.

commerces art vaucl matin
Monsieur le Préfet,
Je me permets d’attirer votre bienveillante attention sur les conséquences dramatiques que va générer la mise en œuvre de la réglementation relative à la publicité, aux enseignes et aux pré-enseignes sur le commerce de proximité.
Je pense qu’il sonne le glas de nos petits commerces dans la ruralité et le péri-urbain.
En effet, ne vaut-il pas mieux un commerce vivant mais dont l’enseigne ne correspond pas aux réglementations de publicité qu’un commerce fermé ?
Comment demander aux commerçants locaux de payer une astreinte quotidienne de 208,17€, alors même qu’ils ont du mal parfois à se verser un salaire.
En conséquence, il nous appartient à nous, élus locaux, de solliciter la modification de cette législation.
Dans cette attente, je me permets de souhaiter que les services de l’État n’interviennent pas avec diligence et célérité mais peut-être laissent le temps d’une modification de ces règles auxquelles d’ailleurs est venue s’ajouter la disposition du 13 juillet 2015 sur la signalisation des hébergements touristiques, hors agglomération, type restaurant, chambre d’hôte.
Ces activités touristiques existent hors agglomération, je m’interroge sur la pérennité de celles-ci sans signalisations et balisages. Nous devons les encourager, plutôt que de leurs imposer de nouvelles contraintes.
Comment celles et ceux qui ont élaboré et voté ces dispositions ont pu à ce point méconnaitre cette réalité de nos communes ?
Dans la majeure partie de nos territoires, le commerce ce n’est pas forcément qu’Auchan, IKEA, Carrefour… ce sont des petits commerçants qui font vivre nos villages et qui essayent de survivre.
Bien évidemment, Monsieur le Préfet, cette législation a été votée par des parlementaires qui sont sur le territoire les chantres de la ruralité mais à Paris en sont les fossoyeurs.
En conséquence, Monsieur le Préfet, je saisis les Parlementaires de notre département, les Présidents des associations des Maires de notre Région ainsi que l’Association des Maires de France, dans l’espoir que cette réglementation évolue.
Certain de votre compréhension, je vous assure, Monsieur le Préfet, de toute ma considération.
       Jean-François LOVISOLO
       Président de l’Association des Maires de Vaucluse