France 3 s’est intéressé dimanche dernier à ce qu’ils ont appelé “le blues des maires”, et en particulier des maires des plus petites communes. Un reportage que nous vous proposons de découvrir ici :
Ce reportage s’appuie sur une étude menée conjointement par l’AMF et le CEVIPOF / Science, également consultable ici, et dont voici la synthèse finale :
Les maires des communes de moins de 500 habitants, comme les citoyens, sont tentés par le repli sur leur vie privée et familiale. Les réformes institutionnelles, notamment l’accroissement du rôle des intercommunalités, comme les restrictions budgétaires mais aussi la complexité des tâches administratives, ont rendu leur travail plus difficile et ingrat. Nombreux sont celles et ceux qui considèrent que la décentralisation n’est plus synonyme d’espace de liberté et de projet mais reflète désormais une division du travail laissant aux collectivités locales les missions d’exécution
et de contact avec les usagers. Cette évolution qui conduit vers une décentralisation fonctionnelle, qui ne se distingue plus trop d’une déconcentration des moyens d’action publique, fait l’objet de nombreuses critiques portant non pas seulement sur le retrait de l’État mais aussi sur le mépris qu’il semble avoir du local en général et du rural en particulier.
Cependant, derrière cette nouvelle donne entre centre et périphérie apparaît un autre facteur d’évolution, la crise de la citoyenneté elle-même. Pour de nombreux maires de petites communes, le niveau d’exigence des administrés n’a cessé de croître dans un univers aux ressources de plus en plus limitées. L’émergence d’un citoyen consumériste rend le maire vulnérable aux critiques personnelles et rend sa mission d’autant plus difficile que les communes perdent de leur cohésion sociale. Ce nouveau modèle de citoyenneté met à mal paradoxalement toutes les tentatives de développer la démocratie participative au moment où la demande de pouvoir horizontal est particulièrement importante.