Le Premier Ministre l’a annoncé pour cette rentrée, le nombre de contrats aidés va encore se réduire, au profit d’un effort apporté sur la formation professionnelle. Trois arguments sont principalement évoqués pour justifier la poursuite de cette politique : d’abord la faible réussite de ce type de contrats (une étude de la DARES venant opportunément démontrer que seuls 26% de ces contrats aboutissent à un emploi pérenne) ; ensuite le démarrage très poussif des “Parcours emploi compétence” (venus remplacer les contrats aidés du secteur public) ; enfin, l’inadéquation entre offres d’emploi et profils employables (justifiant la volonté de montée en puissance de la formation).
Du côté de l’AMF, la version est bien différente :
- impact insuffisant des contrats aidés sur l’employabilité ? La même étude de la DARES précise que c’est en fait 41% des bénéficiaires qui ont un emploi à la sortie (si l’on inclut les cdd de moins de 6 mois), auquel il faut ajouter 4% en formation. Un total assez différent, donc, des 26% évoqués par Edouard Philippe.
- démarrage poussif des PEC ? S’il est vrai qu’à peine plus de 50 000 PEC ont été signés jusqu’à présent (sur une enveloppe de 200 000), les Maires ont beau jeu d’évoquer un taux de prise en charge beaucoup plus faible (de 30 à 60%, contre 75% pour les anciens emplois d’avenir.
- Nécessité d’appuyer sur la formation professionnelle ? les Maires, de leur côté, rappellent que si la formation est un levier indispensable, elle ne vise néanmoins pas forcément le même public que les contrats aidés, qui permettent d’éviter le décrochement de personnes déjà fragilisées.
Toujours est-il qu’après être passés de 460 000 en 2016 à 320 000 en 2017 puis 200 000 en 2018, on pourrait ne compter encore que moitié moins en 2019.